Les chapelles de Bourg-lès-Valence
Les anciennes chapelles de Bourg-lès-Valence ont une histoire qui remonte au Moyen Age. Une enquête faite au début des années 2000 a permis de faire le bilan de ces chapelles disséminées sur la commune de Bourg-lès-Valence.
Sur le site dit « le Valentin :
Chapelle sise sur une ancienne léproserie.
Au début du Moyen Age, une léproserie se trouvait sur des terres appartenant à MM. Meysonnier, Henri des Boscs et Pierre Fay de Villiers. Sur la parcelle de cette léproserie, il y avait une chapelle consacrée à St Barthélémy (saint et martyr). Aujourd’hui, quelques ruines subsisteraient et se situeraient entre le lycée du Valentin et le lycée des 3 sources. Mais cela reste très incertain.
Chapelle dans le château du Valentin :
L’origine de ce château remonte aux années 1660/1670. Un évêque de Valence, Monseigneur de Cosnac, décida d’acheter plusieurs terrains (60 hectares) sur la commune de Bourg-lès-Valence pour en faire sa résidence personnelle, auprès de 4 propriétaires ayant les noms de Meysonnier, Henri des Boscs, Pierre Fay de Villiers et Valentin.
Monseigneur de Cosnac choisit d’appeler son domaine « Valentin ». Il fit construire alors, une grosse bâtisse baptisée « château » avec, bien sûr, à l’intérieur, une chapelle importante (de par sa taille) où il put y célébrer la messe très souvent. Dans le même temps, il fit clôturer le pourtour complet de sa propriété soit 6,5kms par un mur de 2m de haut en galets du Rhône ! Le « château » et le mur d’enceinte furent terminés en 1670.
Quand Monseigneur de Cosnac fut nommé archevêque d’Aix en Provence, en 1667, il garda « le Valentin » qu’il occupa en tant que résidence secondaire pour y passer ses vacances d’été. Par la suite, cette propriété devint le patrimoine des familles de Veynes de Plan, puis de Seiyes de Plan. L’aîné des frères de Seiyes, le Comte de Seiyes, après avoir fait de la politique (député sous Bonaparte et père de la 1ère constitution française) se trouva ruiné. Il vendit alors « le Valentin » à son frère le plus jeune, ayant le titre de marquis. A sa mort, celui-ci n’ayant pas d’enfant, les héritiers cédèrent « le Valentin » aux Jésuites. Ceux-ci transformeront, moderniseront le bâtiment, et bien sûr, conserveront la chapelle pour y célébrer les offices.
En 1905, la propriété fut rachetée par le Conseil Général et la chapelle devint … salle de théâtre !
Elle redevint chapelle quand le bâtiment fut réquisitionné et transformé en hôpital pendant la guerre de 1914 -1918. Malheureusement, cette chapelle servit souvent à la célébration d’enterrements. Mais, après la guerre, elle redevint … salle de théâtre jusqu’en 1940.
Durant la 2ème guerre mondiale, à nouveau le château servit à nouveau d’hôpital et la chapelle eu la même utilisation qu’en 14/18 ! La 2ème guerre terminée, la chapelle reprit sa fonction de … théâtre ! Le château a été entièrement transformé en … lycée, portant le nom de « Lycée des 3 sources » et l’ancienne chapelle, conservée, sert toujours de salle de théâtre !
Quartier Rhône – Alpes :
Quartier Rhône – Alpes : Entre les années 1965 et 1970 fut construit un ensemble de bâtiments sur des terrains appelés Rhône-Alpes.!
Par une souscription, l’église Saint Pierre achète une grande salle de 250m² située en rez-de-chaussée, au 45 avenue Jean Moulin avec à proximité, un grand parking, très pratique pour les futurs fidèles.
Vu de l’extérieur, cette « nouvelle » chapelle ne ressemblait pas à un édifice religieux. Seule la pancarte, au-dessus de la porte d’entrée, signalait que derrière celle-ci se trouvait une chapelle.
L’été 1970, le Père Lacroix, désigné par l’Evêché, s’installe dans un appartement prêté par Madame Perriolat et son fils et dit sa 1ère messe dans la chapelle.
Ensuite chaque dimanche, devant de nombreux fidèles (la chapelle était souvent pleine), il célébra la messe, des professions de Foi, Mais au cours de l’année 76, le Père Lacroix reçut une nouvelle affectation (St Paul trois châteaux) et dut partir.
Le Père Lemonon habitant au clos doré rue Moulin d’Albon en location, puis le père Marson prêtre retraité habitant le quartier de L’allet ont célébré des messes et des rencontres d’aumôneries, des baptêmes, premières communions jusque dans les années 1980. Les célébrations s’arrêtent avec la mort du Père Marson.
Cette chapelle servait aussi à faire le catéchisme, des réunions de paroissiens. Des réunions et des rassemblements se faisaient aussi dans la salle des copropriétaires accolée à la chapelle.
Par la suite, plus aucun prêtre ne fut affecté à part entière à cette paroisse de quartier ! Il s’ensuivit un désaccord entre l’évêché, les 3 prêtres, le trésorier de la paroisse et les fidèles de la chapelle Rhône Alpe, ! Les prêtres de St Pierre de Bourg-lès-Valence ne voulaient pas célébrer la messe ni les sacrements dans cette chapelle !
La chapelle, malgré les pétitions et les actions à la paroisse et à l’évêché fut finalement vendue à la commune de Bourg les Valence en 1985 qui en a fait « la Maison de la Solidarité » moindre mal pour une ancienne chapelle ?. Une épicerie sociale « le panier Bourcain » « Partageons » et le « Palier » utilisent cette salle au service des plus démunis.
Quartier des Chânalets : Chapelle du château
Au 19ème siècle, dans un quartier appelé Chânalets, situé au nord de la commune de Bourg-lès-Valence, se trouvait une grande magnanerie (élevage de vers à soie).
Au début du 20ème siècle, en 1907, celle-ci fut vendue et rachetée par Marc Urtin, alors maire de la commune et propriétaire de très nombreux terrains agricoles travaillés en fermage, ceux-ci étant pour la plupart limitrophes avec la magnanerie.
Afin d’embellir cette bâtisse, Marc Urtin fit rajouter 2 tours carrées et fit refaire entièrement la toiture (forte pente et tuiles d’ardoises en lieu et place de tuiles romanes) dans le but d’en faire un …château. Marc Urtin décida de transformer une pièce du 1er étage de la tour carrée de gauche, en … chapelle, pour qu’une messe dominicale puisse y être célébrée régulièrement pour l’ensemble des fermiers et voisins habitant dans ce quartier des Chânalets, ainsi que ceux habitant les quartiers périphériques : les Prats, les Selles, l’Armailler. Souvenons nous, qu’à cette époque, les gens ne se déplaçaient qu’à pied ou à cheval et que le centre de Bourg-lès-Valence, appelé « Vieux Bourg » aujourd’hui, était à 4 kms du château.
Souvent, se rappelle M. Dupland, fils du fermier du château, du temps de M. Urtin, la chapelle était trop petite pour accueillir tous les pratiquants. Le couloir était parfois bien utile ! Aujourd’hui, en 2008, certains voisins du château se souviennent encore d’avoir assisté à l’office dominical dans la chapelle du château de M. Urtin.
Au décès de M. Urtin, en 1952, sa fille, mariée à M. de Joybert , futur Amiral et chef d’état Major des forces françaises de la Marine, hérita du château. Consécutivement à cet héritage, la messe dominicale ne fut célébrée plus qu’occasionnellement, lors de quelques grandes fêtes religieuses, telles que Pâques ou Noël.
En 1989, suite au décès de l’amiral de Joybert, sa dépouille fut déposée quelques jours dans cette chapelle, avant l’enterrement religieux à Valence. Ce fut la dernière fois qu’elle servit.
En 1998, le fils de M. de Joybert, a vendu le château à un riche industriel de la région, M. Fraysse.
Depuis, le château a été entièrement transformé et malheureusement, la chapelle a été supprimée.
Aucune trace de cette chapelle ne subsiste.
Nota : renseignements recueillis auprès de M. Dupland (fils du fermier du château et habitant aujourd’hui le quartier de l’Armailler) et quelques voisins du château. M. Dupland fils y a vécu toute sa jeunesse au château, du temps de M. Urtin, puis quelques années du temps de M. de Joybert.
Quartier Genas : Chapelle dans la Ferme de Genas
A 2 kilomètres du centre de Bourg-lès-Valence, se trouve un très vieux manoir, (dominé par un donjon à tourelle flanqué d’un mâchicoulis), qui possède une chapelle. Celle-ci est située à l’est des bâtiments composants ce manoir.
Les bâtiments et la chapelle, construits au milieu du XVème siècle, comme résidence à la campagne appartenaient à une très riche famille valentinoise (de Genas) qui avait fait fortune dans le transport fluvial (de sel, en particulier) sur le Rhône.
La chapelle, à l’origine, comportée une très belle charpente taillée à l’herminette comportant des fermes en bois cintré. 144 motifs peints garnissaient les caissons du lambris du plafond. Ces motifs, hélas, quasiment tous détruits, comportaient alternativement des monogrammes religieux et des blasons de la famille de Genas et de ses nombreuses alliances dauphinoises.
Le blason des de Genas était partagé en 4 parties opposées et symétriques, 2 perdrix rouges sur des genets (= Genas) et 2 aigles.
A ce jour, la chapelle qui a conservé ses murs et sa charpente, n’a plus de porte d’entrée d’origine. Il reste toutefois, dans le chevet plat situé à l’est, une jolie fenêtre ogivale. Par contre, le toit actuel est fait de tôles ondulées !!
Nota : renseignements recueillis auprès des propriétaires actuels, M & Mme Fourel.
Anecdote sur l’église St Pierre
Au Moyen Age naquit la Collégiale St Pierre (église actuelle de Bourg-lès-Valence) le Prieur de cette collégiale, au 12ème siècle, encaissait les redevances des droits d’arrosage des maraîchers qui utilisaient le ruisseau « la Barberolle » pour irriguer leurs terres.
Ce droit disparut à la Révolution Française et devint l’exploitation d’un syndicat.